Conférence sur l’urgence climatique et la décroissance

Conférence sur l’urgence climatique et la décroissance

Sous la houlette de BouvierNature et avec le soutien de la direction, notre école a accueilli Monsieur Dominique Bourg pour une conférence portant sur l’urgence climatique et la décroissance. Le conférencier s’est employé à nous démontrer que non seulement le réchauffement est en route, d’abord imperceptiblement depuis 1850 puis de façon très inquiétante ces trente dernières années alors qu’il fallait 1000 ans avant pour voir de telles évolutions. Nous en sommes déjà a plus de 1,1 degré de moyenne et tout porte à croire que cela va

continuer et s’accélérer. Cela semble peu mais, M. Bourg est formel sur ce point, chaque particule de CO2 relâchée dans l’atmosphère va s’ajouter et amplifier l’effet de réchauffement et surtout son impact va rester pendant des centaines voire des milliers d’années. Ce qui revient à dire que même avec un changement de façon de vivre radical (ce qui est loin d’être le cas), un réchauffement à plus de deux degrés est d’ores et déjà acté. Les conséquences vont être très dures pour les humains peuplant notre planète et aussi pour tout le monde vivant, qui subit déjà un effondrement de ses populations sauvages.

Le constat est tellement sombre que l’on hésite même à en parler et que la population, nos politiciens, nos économistes passent du déni à la politique de l’autruche.

Alors est-il trop tard? N’y a-t-il vraiment plus rien à faire?

Pour M. Bourg, il est clair qu’il est trop tard pour ne pas avoir à subir des conséquences graves comme un réchauffement important des températures, avec des piques dépassant les 45 degrés même dans nos contrées, une montée des eaux avec pour conséquences une raréfaction et une salinisation des terres cultivables, des cyclones dont la force dépasse les échelles de notations habituelles, un effondrement du vivant mais il est encore temps pour atténuer toutes ces conséquences négatives. Pour cela il est impératif de ne pas dépasser les 2 degrés de réchauffement. Or, ce qu’il nous manque le plus c’est le temps car au rythme actuel et comme l’avait prévu le Club de Rome en 1972 déjà, en 2030 (dans dix ans seulement) nous y serons…

Alors que faire? Agir et vite! Et il n’y aura pas pour lui de salut hormis le frein à main, à savoir la décroissance. Au niveau individuel cela implique un changement dans nos valeurs de vie; arrêtons de courir après le consumérisme, le dernier iPhone, arrêtons de voyager dans tous les sens vite et en avion, baissons drastiquement nos consommations de viande et changeons nos habitudes alimentaires tellement coûteuses en calories fossiles (pétrole) qui s’épuisent et qui sont non renouvelables, comme les minerais de nos cellules voltaïques et de nos ordinateurs, mettons un pull plutôt que le chauffage. Pour lui on peut sans problème être heureux avec moins! Pensons local. Sur le plan collectif il faut revoir le culte de la croissance donc du capitalisme dont les économistes n’arrivent pas à intégrer les conséquences, il faut des politiques publiques intensives pour isoler nos constructions, repenser nos transports, partager le travail qu’il restera après la robotisation de notre société. 

Après une heure et demie de présentation c’est un public un peu «assommé» qui prend congé de notre conférencier. 

Pour ne pas en rester là, et pour s’inspirer de ce que d’autres font, et pas loin de chez nous, BouvierNature va proposer prochainement une séance publique du film « Demain, Genève ». La preuve que la porte de la sortie de secours passe par la fin de l’individualisme, la fin du consumérisme et de la mondialisation pour revenir à des projets collectifs et solidaires, locaux et écologiquement soutenables. De nombreux projets existent et se construisent, de nombreuses associations n’attendent que des forces supplémentaires pour se développer. 

On peut agir!

Philippe

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