Des nouvelles de BouvierNature
Patience et longueur de temps…
Où il s’agit de vous parler de l’aide financière que nous avons obtenue, des autorisations que nous attendons pour commencer les travaux à la rentrée prochaine, des conditions particulières en lien avec le Covid-19 qui ne nous ont pas empêchés de lancer notre potager, mais qui repoussent l’acquisition de nos abeilles et annulent le paella party.
Imaginez que vous ayez un projet de permaculture respectueux et local, qui s’adapte parfaitement au cadre dans lequel vous évoluez et de surcroît propose une approche durable, imaginez qu’il soit, grâce à un soutien financier de 30’000 francs, déjà entièrement auto-financé et que vous restiez bloqué-e dans l’attente d’autorisations qui tardent à venir malgré plusieurs relances.
Imaginez que vous ayez déjà envisagé la couleur de vos essaims, choisi sur catalogue vos reines et la couleur de leurs servantes, imaginez que leurs palais soient déjà prêts, avec leurs allées et leurs coursives, leurs toits et leurs chambres mais qu’un méchant virus vous empêche de les faire venir.
Imaginez que vous ayez déjà réservé votre soirée du mois de juin, en souvenir de l’année dernière, quelques jours avant de prendre l’avion pour vous rendre en vacances dans un pays exotique, imaginez que vous ayez déjà planifié de savourer cette succulente paella, où les goûteux aliments qui la composent se mêlent à l’esprit festif et heureux d’une douce soirée d’été, où le rire et la joie de vos collègues résonnent entre les salades et que l’on vous annonce que tout cela est annulé.
Je sens la colère et la frustration montez en vous. Certain-e-s seraient prêt-e-s à ruer dans les brancards (expression de circonstance). D’autres plus rapidement résigné-e-s diraient, je les entends d’ici :
Même les meilleures volontés du monde peuvent un jour être victimes de lenteurs administratives.
Même les têtes couronnées sont stoppées aux frontières ; même les personnes de sang royal doivent respecter la distance sociale et le confinement quand la santé des habitants de la planète est en jeu.
Même les meilleures choses s’arrêtent en cas de pandémie.
Zut ! ai-je envie de vous répondre. Ou plus vertement à la façon du capitaine Hadock : Mille millions de mille sabords. Nous ne sommes pas des espèces de Bachi-bouzouk, des bougres de faux jetons à la sauce tartare, des espèces de mérinos mal peignés, des ectoplasmes à roulettes ! Non, cré vin diou ! Nous allons trouver une solution !
J’en connais d’autres qui ont su réagir à ce genre de situation et qui ont trouvé des parades originales. Regardez, par exemple, Le Glaude et Le Bossu, dans la soupe aux choux, film tiré très probablement de faits réels, même si on veut nous faire croire le contraire. Traqués par des promoteurs qui en veulent à leur bien, insatisfaits de la façon dont évoluait leur région, fatigués de devoirs se battre contre des moulins à vent, les deux compères ont fait appel à des extra-terrestres pour leur venir en aide. Et cela a fonctionné.
Cela ne vous inspire-t-il rien ? Quant à moi, j’ai peut-être une idée.
En attendant, bonne nouvelle, nous avons planté notre potager en respectant les limitations propres à cette situation exceptionnelle et y avons mis un nombre certain de choux. Je comptais proposer au comité de BouvierNature, prêt à se dévouer en toutes circonstances pour le bien-être de tous, d’utiliser ces nobles légumes pour confectionner un potage et, lors de notre prochaine réunion, à laquelle je serai malheureusement absent, d’en ingurgiter. Cela permettra d’émettre en groupe de sonores flatulences et d’appeler ainsi à la rescousse La Denrée qui avec ses congénères emporteraient, les collègues, le bâtiment, le jardin et nos élèves sur la planète Oxo où loin des misères du monde, des interdits et des lenteurs bureaucratiques nous pourrons continuer à vaquer à nos occupations pédagogiques et rurales, à notre guise et dans la bonne humeur.
Patrick